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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 21:04

Sinte.gifComme le dit Bernard Plessy, « il n’est pas de source d’énergie qui marque fortement un pays que la houille. » Avec ses crassiers encore visibles, Saint-Etienne en est la preuve vivante. Malgré la fermeture du dernier puits minier en 1983, cette activité reste encore bien visible dans le paysage stéphanois. En 1836, le bassin qui entoure le Furan[1], l’Ondaine et le Gier assurait « près de la moitié de la production française de charbon ». En 1900, la production était de 3946000 tonnes, nécessitait 19798 ouvriers répartis sur près de 500 puits et rapportait 72 millions de francs. Près de 200 kilomètres de galerie furent creusés par les mineurs de la Loire. A cela, il fallait ajouter le formidable développement de ses industries métallurgique et textile. En 1856, Saint-Etienne devint naturellement le nouveau chef-lieu du département de la Loire et à la veille de la Première Guerre mondiale elle comptait plus de 150000 habitants. Aujourd’hui, il nous est difficile d’imaginer, de se représenter « les volutes de fumée noire que crachaient d’immenses cheminées », les bruits assourdissants des nombreux pilons, des jets de vapeur et de l’agitation constante autour des puits, les odeurs « qui sentaient un goût indéfinissable, âcre et fade ». Ce qui frappait le plus les visiteurs qui remontaient la vallée du Gier en arrivant à Saint-Etienne, c’était justement ce contraste saisissant et incroyable entre le milieu citadin, industrialisé à l’excès et la campagne environnante et verdoyante. Le roman de Jeanne-Marie Sauvage-Avit, Le printemps des femmes, décrit cette vie paysanne et ouvrière de Saint-Etienne au début du XXème siècle. Entre ces deux univers, il n’y avait pas de transition. Cette confrontation et cette rencontre de deux mondes différents symbolisent d’une certaine façon l’histoire du Forez. Tout au long des siècles, les Foréziens n’ont eu de cesse de labourer et travailler la terre qui les a vus naître mais très tôt ils en ont extrait les richesses pour développer des activités industrielles. Depuis le XIIIème siècle, les stéphanois extraient du charbon. C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’est née en 1835 la première voie de chemin de fer français. Elle a permis à Saint-Etienne d’exporter et de transporter ses productions et ses marchandises.

St-Etienne mine 

Si nous devions définir le peuple forézien, nous pourrions reprendre les paroles de la chanson Prolétaires héréditaires du groupe de rock alternatif Ile de France : « Nous sommes les descendants d’ouvriers, de paysans, nous sommes les prolétaires héréditaires. » C’est ce qui faisait déjà la force des Ségusiaves, peuple gaulois sous l’autorité duquel Rhône et Loire vivaient à l’unisson.

Aujourd’hui, l’industrie et la vie paysanne ont presque complètement disparu de Saint-Etienne. Le commerce y est moribond et comme ailleurs en France (Marseille, Roubaix…) le multiculturalisme y est encouragé. La cité change rapidement et semble victime de ce que Renaud Camus appelle le « grand remplacement ». Néanmoins les préoccupations des dirigeants stéphanois semblent toutes autres lorsque l’on voit le collectif Pour que personne ne dorme à la rue [2] militer avec ardeur et virulence pour que la Préfecture de la Loire procure des logements aux nouveaux demandeurs d’asile et aux sans papier (80% de ces demandeurs d’asile « sont motivés par des raisons économiques », selon la préfète de la Loire Fabienne Buccio.) alors que la ville de Saint-Etienne se dégrade malgré de lourds investissements publics. Aujourd’hui, les descendants des stéphanois de souche européenne sont de plus en plus nombreux à quitter la cité de leurs ancêtres.

 

Vincent



[1] Rivière qui traverse la ville de Saint-Etienne.

[2] Le collectif est composé de Réseau éducation sans frontières 42, des Réseaux citoyens de Saint-Etienne, du Réseau solidarité avec les Roms, de la Ligue des droits de l’Homme, du Secours catholique, de la Fédération des conseils de parents d’élèves, de Sud Education, de la CGT, du Parti de gauche, d’Europe Ecologie les Verts, des Indignés…

 

St-Etienne.jpg

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commentaires

D
vive la france et les vrais francais ! A mort la racaille et lépuration ethnique
Répondre
S
Apprends à écrire monsieur le vrai "franCais"