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7 décembre 2013 6 07 /12 /décembre /2013 19:54

hollandeEn moins d’un an, le général Hollande, qui était très critique sur toutes interventions militaires en tant qu’ancien premier secrétaire du Parti socialiste, a engagé la France dans deux conflits. Sans un camouflet subi lors du dossier syrien, notre armée, en plus du terrain africain, serait aussi intervenue au Proche Orient. C’est du jamais vu sous la Vème République ! Il est tellement simple pour Hollande, au moment où les sondages le précipitent vers des résultats jamais auparavant atteints par un président, de prendre la posture du chef de guerre tout en restant dans les salons dorés de l’Elysée ! Les médias saluent son calme et sa détermination pour lancer l’opération Sangaris. Envoyer des hommes au front ne fait pas forcément du politicien qui prend les décisions un grand chef. Les militaires, de tout temps, pourraient en témoigner. Fin janvier, Hollande assurait, selon ses propres mots, que la France était au Mali « pour deux mois », tout au plus ! Certains spécialistes de l’Afrique, comme Bernard Lugan, mettait en garde le gouvernement français en expliquant que la situation était plus complexe que ce que pouvait penser notre chef des armées. Aujourd’hui, sans la présence de l’armée française, le nord Mali ne serait toujours pas pacifié. Aujourd’hui, la France est encore le seul pays européen à être présent au Mali et c’est aussi le seul à intervenir en République Centrafricaine. Alors nous sommes d’accord pour reconnaître que notre pays entretient des rapports particuliers avec certains pays d’Afrique du fait de notre histoire. Est-ce que cela veut dire que nous devrons jouer éternellement les gendarmes de l’Afrique, sans aucun soutien de nos partenaires de l’Union européenne ? Cette dernière est ultra présente pour nous dire ce que nous devons faire et ce que nous ne pouvons plus faire au sein de nos frontières et serait toujours absente dans ce genre d’opérations ! A ce niveau, il faut de la cohérence et de la cohésion.

Par ailleurs, il faudrait être clair avec soi-même. En dehors d’essayer de ramener le calme en pacifiant les grandes villes et les grands axes de Centrafrique, qu’allons-nous vraiment y faire ? Comment allons-nous nous y prendre ? Combien de temps allons-nous être présents militairement ? Quels risques nos soldats vont-ils rencontrer ? Quelle est la réelle situation politique et ethnique de Centrafrique ? De quoi est victime ce pays d’Afrique noire ? Comment se fait-il qu’un pays stable puisse ne plus avoir de gouvernement, de police, d’armée, et ce en moins d’un an ? Comment se fait-il que des ex-rebelles Séléka, musulmans pour le plus grand nombre, puissent prendre aussi facilement possession d’un pays peuplé en grande majorité d’une population chrétienne ? Notre général Hollande, a-t-il bien compris qu’il s’agissait avant tout d’un problème ethnique et religieux ? Comme au Mali, nous sommes sur une ligne où les civilisations se rencontrent et se confrontent. Comme le dit le géopoliticien Aymeric Chauprade : « Longtemps soumise à l’influence religieuse du colonisateur européen, l’Afrique noire est devenue une terre de mission pour l’islam. Ce qui ne va pas sans entraîner de sanglants conflits, non seulement avec les autres religions, mais entre les différentes tendances de l’islam lui-même. Avec pour conséquence une radicalisation des plus extrémistes. » La République Centrafricaine est au carrefour de plusieurs pays (Soudan, Tchad, Cameroun, République Démocratique du Congo…) dans lesquels l’instabilité due à des poussées islamistes et ethniques est plus que manifeste.

carte-centrafrique.png

Cette fragilité devrait nous interpeller directement puisque nous avons la prétention, pour certains, ou le devoir, pour d’autres, de nous ingérer dans ces conflits africains. Les pays, divisés religieusement et ethniquement, qui ont fait le choix ou bien qui subissent une certaine forme de communautarisme, au détriment d’une cohésion nationale plus que nécessaire pour la stabilité d’un état, sont immanquablement victimes de graves et violents conflits. Les guerres civiles qu’ils subissent répondent à une logique de terrain qui dépasse largement les frontières des pays concernés. Certains parlent du choc des civilisations pour tenter de donner un début d’explications à ces guerres meurtrières pendant que d’autres esquivent la dure réalité en parlant de drames humains, de maintiens de l’ordre et de « conflits malheureux » comme s’il pouvait y avoir des « conflits heureux » ! Nos politiques, qui font soi-disant preuve d’une grande détermination à intervenir en Afrique, devrait se poser sérieusement les questions suivantes : est-ce que ces scénarios malien et centrafricain sont possibles en France, à court ou moyen terme, au vu de la situation tendue et insurrectionnelle de certains quartiers ? Est-ce que notre politique d’immigration ne contribuera-t-elle pas à fragiliser durablement et profondément la cohésion de notre nation ? Et pour finir, est-ce que les mouvements islamistes présents sur notre territoire, parfois soutenus directement par nos responsables politiques au nom du bien vivre ensemble, ne représentent-ils pas une menace pour l’avenir de notre pays, normalement attaché aux libertés individuelles ?

 

Vincent

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