En Syrie, les églises profanées et détruites par les rebelles au régime de Bachar el-Assad se comptent par centaines. Le silence « qui enveloppe la souffrance des chrétiens d’Orient est tout aussi insupportable que celui qui couvre leurs bourreaux. » La France de François Hollande est directement concernée. Les groupes extrémistes, Djihadistes ou Front al-Nosra, et les rebelles dits « modérés » exercent « les même brimades sur les chrétiens » avec la complicité des Etats-Unis, de leurs valets européens et des états fanatiques du Proche Orient. Dans leur grande majorité, les chrétiens refusent de combattre le régime en place car ils savent, paradoxalement, que leur salut, leur liberté ne peuvent être que garantis par le maintien au pouvoir de la dictature de Bachar el-Assad. En cette triste année 2013, les exactions et les crimes commis contre les communautés chrétiennes de Syrie sont effroyables.
En voici quelques exemples : En janvier, le sanctuaire « qui abritait le sarcophage de saint Maroun », de nombreuses églises dans la province de Lattaquié et l’école chrétienne d’Al-ahda à Deir Ezzor ont été pillés et entièrement saccagés. Les rebelles désirent effacer du paysage syrien tous les symboles chrétiens. Le 16 de ce mois, le couvent de Saydnaya et des villages à majorité chrétienne ont été bombardés par l’Armée Syrienne Libre (l’ASL), alors que notre ministre des affaires étrangères Laurent Fabius préparait déjà l’intervention française aux côtés de ces rebelles, présentés comme des démocrates vertueux ! Les enlèvements de religieux se sont multipliés comme celui dont a été victime sœur Rima Nasri, dont le corps a été retrouvé calciné non loin de son couvent. Le 19 janvier, 25000 chrétiens ont été assiégés dans la ville d’Hassakè. Le 28, le monastère de Yaakoubieh est attaqué. L’ASL y a massacré tous les chrétiens présents. En février, les enlèvements ont continué comme celui du père Hassan, dans le Hauran. Les mercenaires djihadistes, soutenus par l’Europe et les Etats-Unis, ont contraint les chrétiens à quitter en catastrophe le nord de la Syrie. En Mars, les églises de Tabga ont été incendiées et les chrétiens expulsés ou tués. Nombreux d’entre eux ont été dans l’obligation de chercher refuge au Liban. Alep, première ville chrétienne de Syrie, « a perdu 65% de ses fidèles. » A ce jour, Homs, la troisième ville du pays, ne possède plus une seule église intacte. A Damas, les paroisses de la banlieue ont été obligées de fermer leurs portes. En avril, le cheikh salafiste Yasir al-Ajlawni a autorisé, dans une fatwa, à violer les femmes non sunnites. Le 13 de ce mois, 13 chrétiennes « ont été violées brutalement devant les leurs » avant d’être égorgées. Deux jours plus tard, l’église des Capucins, à Deir Ezzor a été détruite par une explosion. Quelques jours après, deux évêques orthodoxes, Mgr Boulos Yazigi et Mgr Grégorios Hanna Ibrahim, ont été enlevés par des « éléments du Front al-Nosra. Selon les prix appliqués, un simple chrétien peut se négocier entre 15000 et 100000 dollars ! Désormais l’ASL est soutenue pas des milliers de moudjahiddines étrangers à la Syrie alors que les Etats-Unis et notre président fantoche continuent, en toute connaissance de causes, à la soutenir.
Marc Fromager, directeur de l’Aide à l’église en détresse, dénonce avec virulence la « décision américaine d’armer les rebelles et le suivisme européen et notamment français. » Il précise, qu’il ya deux ans, « la Syrie avait un taux de croissance économique de plus de 8% et que c’était le pays (hormis le Liban) le moins contraignant du Moyen-Orient pour les chrétiens. Beaucoup de pays ont un intérêt dans la dislocation de la Syrie, à commencer par les Américains (pour des raisons énergétiques, contrôle de la production et/ou du transit du pétrole et aussi manœuvre hostile contre les Russes et l’Iran), ou les Qataris (lutte anti-chiite et compétition pour la primauté sunnite). » Dans ce dossier tragique, Marc Fromager attaque avec force la position française et regrette que notre nation ait « abandonné toute idée de souveraineté » vis-à-vis de la Syrie en trahissant ses liens historiques avec ce pays et les chrétiens d’Orient. Sous la Vème République, il ne fait pas bon d’être un ancien partenaire de la France (Harkis et Serbes peuvent en témoigner !). Cette dernière, n’ayant plus de mémoire, obéissant aveuglément à son maître américain, n’hésite plus à sacrifier au nom des droits de l’homme, ses vertus, sa morale, ses intérêts et ses amis. Comme le dit Marc Fromager, « comment imaginer que l’on puisse armer les rebelles alors que tout le monde connaît la porosité de la rébellion syrienne avec les milieux islamistes liés à al-Qaida ? Qui pourra expliquer l’absurdité qu’il y a à armer en Syrie ceux que la France combat au Mali ? Et après la Syrie, comment ne pas déjà entrevoir la dislocation du Liban ? Là aussi, est-ce la disparition des chrétiens que l’on cherche ? » Cette question mériterait d’être posée au général Hollande alors que le Figaro du 27 septembre dernier nous apprenait « qu’une douzaine de groupes rebelles, jusque-là affiliés ou proches de l’ASL, ont décidé de rompre avec celle-ci pour former une alliance avec le Front al-Nosra, lié à al-Qaida. » Aujoud’hui, les « modérés » ne représentent plus que 15% des insurgés et c’est avec eux que voulait s’associer notre président normal alors que les combats reprennent déjà dans le nord du Mali entre l’armée officielle et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ! Il serait grand temps que les Français s’intéressent un peu plus à la politique de leur pays. Ceci pourrait nous éviter ces incohérences, d’avoir des incapables à la tête de notre nation et nous permettrait peut-être de retrouver un peu de dignité.
Vincent
